Le W3C distingue les polices de caractères en tenant compte de quatre caractéristiques que celles-ci possèdent ou non :
avec (ou sans) empattements
cursives (ou non)
proportionnelles (ou non)
fantaisie (ou non)
Polices avec ou sans empattements
Police serif, ici Times New Roman
En typographie, les empattements sont des petits traits prolongeant les extrémités d'un caractère.
Police serif rectangulaire, ici Clarendon (souvent associée au folklore du "Far West")
L'empattement d'un caractère peut être de forme variée : triangulaire (Times New Roman, Garamond), rectiligne (Didot) ou rectangulaire (Clarendon).
Police sans serif, ici Helvetica
Les polices avec empattements sont encore appelées serif alors que les polices sans empattements (Helvetica, Arial, Verdana, Tahoma, Trebuchet...) sont appelées sans serif. On parle encore de caractères bâtons ou de polices linéales.
Polices cursives
Police cursive, ici Lucida Handwritting
Les polices cursives (Lucida Handwritting, Mistral, Monotype Corsiva, etc.) donnent l'impression d'une écriture manuelle, généralement attachée.
Polices proportionnelles
La plupart des polices sont qualifiées de proportionnelles (ou condensées), ce qui signifie que chaque caractère occupe un espace dépendant de son graphisme. Par exemple, un i occupe nettement moins de place qu'un m. Dans certains cas, il est souhaitable de travailler avec des caractères de largeur non proportionnelle. C'est notamment le cas lorsque les caractères doivent être alignés (des chiffres, par exemple).
En haut, une police non proportionnelle, ici Courier ; en bas, une police proportionnelle, ici Verdana
Dans une police monospace, tous les caractères ont la même largeur, comme c'est le cas habituellement sur une machine à écrire. Ces polices (Courrier, Andale Mono, Letter Gothic Std, etc.) sont aussi appelées polices à chasse fixe (monochasse) ou non proportionnelles.
Polices fantaisies
Police fantaisie, ici Party LET
Sont classées ici les polices ne faisant partie d'aucune autre catégorie et présentant une forme très originale : Party LET, Desdemona, Herculanum, Curlz MT, etc.
Polices symboles, ici Symbol et Webdings
Lorsque l'alphabet est remplacé par une série de signes (typographiques, mathématiques ou autres), on parle de police symbole. Ces polices sont également reprises, par le W3C, dans la catégorie « fantaisie ».
Testons votre capacité à distinguer ces différentes caractéristiques…
À partir de leur graphisme, caractérisez chacune des polices ci-dessous. Présentent-t-elles des empattements ? Sont-elles proportionnelles ? Sont-elle plutôt cursives ou plutôt fantaisies ?
Remplissez le tableau en cochant, pour chaque police, une ou plusieurs caractéristiques. En cas de bonne réponse, des commentaires apparaitront. Dans le cas contraire, recommencez.
Attention, il s'agit de bien préparer sa défense. On n'accuse pas sans preuve flagrante !
De sa création, V. Connare dit :« Si vous l’aimez, vous ne connaissez rien à la typographie. Mais si vous la détestez, alors vous ne connaissez rien à la typographie non plus (…) ».
Le Comic Sans MS est une police cursive qui dérange, mais qui fait bel est bien partie de notre culture populaire. À utiliser avec (grandes) précautions !
Les polices fantaisies Wingdings sont au nombre de 3. Elles font l'objet de nombreuses rumeurs sur des messages soi-disant cachés…À vous d'en juger !visaTICE en Wingdings 2 2010 = lancement de visaTICE dans les écoles
Cette police à empattements est une des rares à encore utiliser de base des chiffres elzéviriens (c'est-à-dire avec des hampes et des jambages, comme les minuscules).Les chiffres non alignés de Georgia
Monaco était la police de programmation par défaut d'Apple avant l'apparition de Menlo.
Utilisées pour reproduire du code, les polices monospaces (à chasse fixe) doivent être très lisibles et assurer une bonne distinction entre certains caractères critiques.Distinction entre le « O » majuscule et le zéro dans Monaco